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Les enfants ont des droits

Annuellement, le 20 novembre souligne de façon internationale, la Convention relative aux droits des enfants des Nations unies. Il est notre devoir en tant qu’adulte de connaître et de respecter les droits des enfants. Est-ce toujours le cas? Nous profitons de l’occasion pour vous présenter les articles qui touchent particulièrement notre jeune clientèle ainsi que des situations que nous voyons fréquemment, mais qui ne respectent malheureusement pas ces droits.

Article 3 : Tous les adultes doivent faire ce qui est le mieux pour toi. Quand les adultes prennent des décisions, ils doivent penser à la façon dont elles vont affecter les enfants.

Julien a 13 ans, sa mère a combattue un cancer pendant 12 ans. Julien a été mis au courant de la condition de sa mère 3 jours après son décès.  Il l’a appris par l’avis nécrologique de sa mère. On ne l’a pas invité à venir voir sa mère à l’hôpital, on ne lui a pas demandé son opinion lors des obsèques non plus. On a voulu le ‘’protéger’’ afin qu’il continue sa vie d’enfant ‘’normal’’, sans que la maladie et la mort de sa mère aient trop de répercussions dans sa vie.

Résultat : Julien, qui débute son adolescence, est révolté. C’est sa façon à lui de faire savoir qu’on ne l’a pas ‘’protégé’’, mais plutôt ignoré. Il dit avoir été privé de la vérité, qu’il n’était pas assez important aux yeux de sa famille pour qu’ils le considèrent. Pire encore, lors des funérailles, il a réalisé qu’il était le seul de sa famille à ne pas connaître l’état de santé de sa mère. Il n’a plus confiance en son père et pour lui, rien ne sera plus jamais pareil.

Article 12 : Tu as le droit d’exprimer ton opinion, et les adultes doivent t’écouter et prendre au sérieux ce que tu dis.

Kyana a 10 ans, elle vit le deuil de son père, récemment décédé par suicide. Elle vit difficilement la perte de son père et les conséquences sont notamment le repli sur elle-même, l’isolement et l’automutilation. Avec son intervenante de Deuil-Jeunesse, elle explore ses besoins face à son deuil et les moyens d’y répondre. Elle finit par exprimer le désir de faire un exposé oral devant sa classe sur le deuil et le suicide, pour expliquer aux autres ce qu’elle vit et en profiter pour faire de la prévention.

Résultat : L’enseignant de Kyana a un grand malaise avec la mort. Il refuse catégoriquement qu’elle parle de son deuil et encore plus de suicide avec des élèves de 10 ans. Il craint la hargne des parents. Nous lui suggérons la présence de l’intervenante de Kyana pour s’assurer de répondre aux questions des élèves. Il pourrait ainsi s’agir d’une rencontre de sensibilisation au deuil et au suicide, qui aurait davantage un impact positif pour les élèves. De plus, cette rencontre répondrait aux besoins de Kyana tout en s’assurant de ne pas laisser les élèves partir ‘’traumatisés’’ par le sujet. Néanmoins, l’enseignant ne démontre aucune ouverture.En étant ainsi privé de ce droit, Kyana a décidé de s’exprimer aux élèves, mais dans la cour d’école,sans la présence des adultes ni l’encadrement nécessaire au bon déroulement de cette discussion. Finalement, l’enseignant s’est vu dans l’obligation de gérer une multitude de réactions qui auraient pu être évitées.

Article 13 : Tu as le droit d’être informé et de partager ce que tu penses avec les autres, en parlant, en dessinant, en écrivant ou de toute autre manière, tant que cela ne blesse pas les autres ou ne les offense pas.

Camille a 7 ans. Son père vient de mourir. Camille ressent un grand besoin de parler de lui, elle en parlerait tout le temps si c’était permis! Ses parents étaient séparés et en très mauvais termes. La mère de Camille ne tolère pas que sa fille parle de son père, qu’elle regarde et colle des photos de lui. Le seul endroit où Camille a le droit de s’exprimer librement est l’heure de sa rencontre hebdomadaire à Deuil-Jeunesse, qui n’est clairement pas suffisante pour répondre à son besoin.

Résultat : Camille a le droit de s’exprimer, il y a d’autres moyens possibles tout en respectant les limites de sa maman. Par exemple, y’a-t-il un membre de la famille de papa avec qui Camille pourrait discuter au téléphone ou par appel vidéo quotidiennement? Camille peut bricoler un livre de souvenirs avec des photos et des dessins pour papa, qu’elle pourrait ensuite partager avec sa grand-mère paternelle. Peut-être qu’avec du support, la maman de Camille se sentirait outillée pour offrir à sa fille un moment dans la journée pour exprimer son deuil. Plusieurs options existent et nous sommes justement là pour aider dans ces situations. Si ce droit n’est pas respecté, il est possible que Camille devienne colérique, méfiante ou qu’elle développe d’autres problèmes comportementaux.

Ces 3 situations vous paraissent possiblement très rares, mais avec plus de 3600 interventions annuellement, croyez-nous, ces situations arrivent régulièrement.

Nous sommes fiers d’être l’un des nombreux porteurs de la Mobilisation des droits de l’enfant, de travailler auprès de ces jeunes et de ces familles à faire entendre leur voix et leur réalité!

Bonne journée internationale des droits de l’enfant!

Pour découvrir tous les articles de la CRDE voici le lien : https://www.unicef.ca/sites/default/files/2016-11/crcposterfr_fa.pdf

Dominique Doré
Travailleuse sociale de Deuil-Jeunesse