Le deuil animalier, un VRAI deuil.
Ils arrivent dans nos vies sur la pointe des pattes, souvent par un coup de cœur ou une rencontre inattendue. Nos animaux ne sont pas juste « des animaux», ce sont des compagnons de route et des présences rassurantes. Ils occupent une présence irremplaçable dans nos vies. Ils nous accompagnent, sans jugement, dans les bons moments de notre vie, comme dans les moments difficiles. Ils sont source de réconfort, de sécurité, d’amour inconditionnel. C’est un lien privilégié qui se construit entre l’animal et son maître. Un lien qui parfois est aussi puissant et porteur de sens que celui entre humains.
Quand la mort de notre animal survient, qu’on y soit préparé ou non, c’est ce lien unique entre deux êtres qui ne peut plus exister. Ce sont toutes nos habitudes qui sont bouleversées : plus de promenades, de câlins, de poils sur les vêtements ou de rituels quotidiens. Le vide laissé par l’absence de cet animal est immense et la douleur, bien réelle.
Malgré l’intensité de la douleur, le deuil animalier reste encore tabou et banalisé dans notre société. Il est considéré comme un « petit deuil » ou « un chagrin passager ». Combien de fois avons-nous entendu ces maladresses d’amour? :
« C’était seulement un chien. »
« Au moins, il ne souffre plus. »
« Tu en reprendras un autre. »
« Elle était vieille, tu l’as quand même eu 16 ans. »
Ces paroles, qui ont parfois comme objectif de réconforter, peuvent être douloureuses à entendre pour la personne endeuillée. Elles peuvent aussi avoir pour effet de renforcer le sentiment d’être incompris ou la perception qu’il est honteux d’exprimer ses émotions par rapport à la mort de son animal.
Résultat : Beaucoup de personnes vivront ce deuil en silence.
Le deuil animalier est peu reconnu socialement, rarement accompagné de rituels, de congé ou d’écoute bienveillante comme le serait le deuil d’un être humain. Il est souvent comparé et même minimisé. Pourtant, le besoin de pleurer, de commémorer, de se souvenir, d’être soutenu, est tout aussi présent. C’est une réalité bouleversante, qui mérite d’être entendue, respectée et accompagnée.
Le deuil animalier est un vrai deuil.
-Permettez-vous de vivre toutes les émotions que vous avez à vivre. Elles ne sont ni exagérées ni déplacées, elles sont humaines et valides.
-Questionnez-vous sur vos besoins et sur ce qui pourrait vous faire du bien. Cela peut être de prendre un moment de répit pour honorer votre animal, aller prendre un café avec un ami, regarder des photos, marcher en forêt, etc.
-Osez réaliser des rituels significatifs : afficher des photos, exposer des plumes ou des poils, allumer une bougie, conserver des cendres.
-Autorisez-vous à vivre ce deuil à votre rythme. Le deuil n’est ni un processus linéaire, ni une succession d’étapes à franchir. Il se manifeste de manière unique chez chaque individu et chacun y réagit à sa façon. Au sein d’une même famille, les émotions, les réactions et les besoins peuvent être très différents.
-Si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à demander de l’aide.
Comment soutenir une personne endeuillée de son animal ?
-Laissez la personne se raconter.
Pour faciliter la discussion, n’hésitez pas à questionner la personne endeuillée sur son vécu. Évitez de faire comme si rien n’était arrivé.
-Accueillez les émotions et la souffrance de la personne.
Évitez les phrases comme « ce n’était qu’un animal » ou « tu peux en adopter un autre » et favoriser celles qui reconnaissent les émotions vécues : « je sais combien il comptait pour toi ».
-Soyez présents sur le long terme.
Parfois, le simple fait d’être présent (même en silence) est plus aidant que de longues paroles. N’hésitez pas à proposer à la personne endeuillée un café, une promenade ou un moment partagé, sans forcer. Écoutez et respectez ses besoins.
-Proposez une ressource d’aide au besoin.
Et les enfants, dans tout ça?
La mort d’un animal de compagnie est souvent le premier contact d’un enfant avec la mort. Bien accompagné, le deuil vécu est une réalité, certes difficile, mais qui peut permettre à l’enfant de développer des capacités d’adaptation qui seront précieuses pour son futur. Il peut lui permettre de comprendre le cycle de la vie et les concepts de la mort, reconnaître et nommer ses émotions, développer des stratégies saines pour exprimer ses émotions et renforcer sa résilience. Ce premier contact avec la mort, lorsque vécu dans un environnement sécurisant, peut ainsi jeter les bases d’une construction émotionnelle solide, tout en évitant que la mort devienne un sujet tabou.
Soutenir son enfant vivant la mort de son animal à l’aide du PPP
- P – Préparer : Dans les cas où la mort de l’animal est prévisible (ex. dans un contexte de maladie ou de vieillesse), il est recommandé de préparer l’enfant à ce qui arrivera. On peut lui annoncer la maladie de l’animal ainsi que sa mort à venir. Il est aussi préférable de le prévenir si une euthanasie est planifiée. De cette façon, on souhaite éviter que l’enfant apprenne la mort après coup, ou qu’il revienne de l’école et que son précieux compagnon soit tout simplement « disparu ». Que la mort soit prévue ou non, il est préférable de nommer les vrais mots :
« Caramel a un cancer de l’estomac. »
« Ses reins ont cessé de fonctionner. »
« Fido est mort. ».
Pour obtenir plus d’informations sur l’annonce de la mort en présence d’un jeune, n’hésitez pas consulter le guide suivant : https://deuil-jeunesse.com/app/uploads/2024/04/Lannonce-dun-deces-en-presence-dun-jeune_web.pdf
- P – Participer : Il est possible d’offrir la possibilité aux enfants bien préparés de participer aux différentes étapes entourant la mort d’un animal : rendez-vous chez le vétérinaire, euthanasie, choix d’une urne funéraire, conservation de souvenirs liés à l’animal (ex. poils, plumes, empreinte, objet), création d’un dessin pour commémorer son décès, etc.
- P – Parler : Au fil du temps, n’hésitez pas à continuer de parler de votre animal de compagnie et de raconter des souvenirs. C’est en ouvrant la porte aux enfants qu’on leur permettra de s’exprimer avec confiance et authenticité. Vous pouvez questionner votre jeune sur sa compréhension de la mort, son vécu et ses émotions. Vous pouvez également répondre à ses questions en toute honnêteté. Et s’il ne veut pas en parler… respectez son choix !
Saviez-vous que Deuil-Jeunesse offre des services d’accompagnement pour les personnes endeuillées de leur animal?
Que le deuil soit récent ou non, que la personne endeuillée soit un enfant, un adulte, une personne âgée ou que l’animal soit décédé de vieillesse, à la suite d’une euthanasie, d’un accident ou d’une maladie, toute personne peut bénéficier d’un accompagnement spécialisé.
Chers vétérinaires,
Votre attitude face à la famille lors de l’euthanasie ou du décès subit est d’une grande importance. Vous avez le pouvoir de faire de ce moment une transition paisible, empreinte de dignité, de respect et d’amour. MERCI.
Nos rencontres avec nos aidés témoignent souvent d’une présence consciente, chaleureuse et respectueuse accompagnée parfois d’un geste symbolique pour honorer l’être cher. MERCI.
Par la suite, quand vous sentez qu’un accompagnement adapté puisse être nécessaire afin de faciliter le vécu du deuil, n’hésitez pas à offrir nos services.
Nous vous invitons à télécharger notre affiche ici. MERCI. AFFICHE – Deuil animalier
Saviez-vous que nous offrons des formations personnalisées pour les professionnels du monde animalier? Pour informations, écrivez-nous à formations@deuil-jeunesse.com. MERCI.
