Quand la fin d’année nous renvoie à nous-même
Décembre.
Le mois où tout le monde veut finir quelque chose.
Les bilans, les projets, les listes à cocher, les “avant la fin de l’année”.
Et pendant que le monde s’empresse de boucler, certains d’entre nous ont juste envie d’appuyer sur pause.
La fin d’année a ce pouvoir étrange : elle réveille ce qu’on croyait endormi. Un souvenir, un manque, une nostalgie qui vient s’asseoir à la table sans y avoir été invitée. Pendant que d’autres décorent, rient, planifient, il y a ceux qui, en silence, ressentent ce décalage en se disant : je ne suis pas tout à fait dedans.
Et c’est correct. Parce que ce n’est pas nécessairement le temps des fêtes qui dérange. C’est le temps qui passe. Les années qui s’accumulent, les visages qui changent, les absents qui prennent plus de place dans nos pensées que sur nos photos.
En décembre, les cœurs font leurs inventaires. On compte les manques, les efforts, les “j’aurais donc voulu”. Mais on oublie parfois de compter ce qu’on a su préserver malgré tout.
Cette période ne demande pas qu’on soit joyeux à tout prix. Elle demande simplement qu’on soit vrais. Authentiques dans ce qu’on ressent, qu’il y ait des rires ou des larmes.
Parce qu’on peut pleurer une personne et remercier la vie dans la même journée.
Alors si cette fin d’année vous renvoie à vous-mêmes, accueillez-la doucement.
Ne vous forcez pas à tourner la page trop vite. Fermez-la quand vous serez prêts.
Et si vous voulez, laissez-la entrouverte, pour respirer encore un peu.
Le temps n’est pas un ennemi. C’est un témoin. Et peut-être que le plus beau cadeau qu’on puisse s’offrir en décembre, c’est la permission d’être exactement là où on en est.
Josée Masson
Ambassadrice CTQ
Fondatrice et directrice générale de Deuil-Jeunesse
