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Quand un homme pleure en silence

Accompagner un papa, un frère, un ami ou un conjoint en deuil

Il y a des douleurs qu’on n’ose pas nommer.
Des hommes qui vivent un deuil, mais dont on parle peu.
Des pères qui ont vécu la mort d’un enfant. Des fils qui ont vécu la mort de leur père. Des amoureux qui ont vécu la mort de leur conjointe.
Des frères, des amis, des collègues… qui souffrent, parfois en silence, dans une société qui attend d’eux qu’ils “tiennent bon”, qu’ils soient “forts”.

Des attentes invisibles, mais bien présentes. On ne leur dit pas toujours ouvertement, mais le message est souvent clair : on leur conseille de reprendre le travail, de continuer à être le pilier de leur famille, de ne pas se laisser abattre, de rester en contrôle…

 

Alors, plusieurs se referment. Pas parce qu’ils ne ressentent rien, mais parce qu’ils n’ont pas appris à montrer ce qu’ils ressentent. Ou qu’ils ont peur d’être jugés s’ils le font. Ou qu’ils se donnent le mandat d’être présents et solides pour leur famille.

Mais les émotions, quelles qu’elles soient, doivent s’exprimer. Le chagrin ne connaît pas de genre. Il n’est pas plus faible quand il s’exprime, ni plus noble quand il se tait. Mais il devient plus lourd quand on le porte seul, sans espace pour le dire, le pleurer, le vivre.

Un homme peut pleurer, être vulnérable, demander de l’aide. Et il peut aussi vivre son deuil autrement : en marchant, en réparant, en écrivant, en faisant du sport… L’essentiel, c’est qu’il puisse exister dans sa peine, à sa manière.

Comment aider un homme en deuil?

Si un homme de votre entourage vit un deuil, voici quelques pistes pour l’accompagner avec respect et ouverture :

 1. Laisser de la place, sans pression; offrez votre présence sans forcer les confidences.
Un simple « Je suis là si tu veux parler ou juste qu’on soit ensemble » peut ouvrir une porte.

2. Éviter les phrases toutes faites; des mots comme « sois fort », « tu dois être courageux », ou « elle voudrait que tu sois heureux » ferment souvent la conversation.
Mieux vaut dire :
« Je pense à toi. »
« Tu as le droit d’être fatigué, bouleversé, en colère. »

3. Offrir des gestes concrets

Certains hommes s’ouvrent davantage en faisant quelque chose : une marche, un feu de camp, une sortie, un repas. Ces moments partagés peuvent devenir des lieux d’expression, même silencieux.

4. Ne pas interpréter le silence comme de l’indifférence

Un homme peut sembler fonctionnel, mais être profondément atteint à l’intérieur. Ne pas pleurer ne veut pas dire ne pas souffrir.

En cette fête des Pères… pensons à eux, aussi

Ceux pour qui la journée fait mal.
Ceux pour qui elle évoque une absence irréversible.
Ceux qui sont pères, mais dont l’enfant est mort.
Ceux qui auraient voulu l’être mais dont la conjointe est décédée.
Ceux qui vivent la mort de leur propre père.

Pensons à ces hommes pour qui cette fête réveille une peine. Et tendons-leur la main.
Avec douceur. Sans attentes. Juste pour dire : tu n’es pas seul.

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