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Parler de la mort pour donner du sens à la vie

Imaginez ceci : un de vos proches part en voyage. Il ne vous dit pas où il va, ni ce qu’il prévoit y faire, mais il vous demande de préparer ses bagages en urgence. Impossible de lui poser des questions pour clarifier ce qu’il souhaite emporter.

Pas simple, n’est-ce pas?

Vous pourriez ressentir du stress, la peur d’oublier quelque chose d’important, ou même de la frustration face à cette responsabilité. Si vous avez l’habitude de voyager, peut-être que la tâche sera plus facile. Sinon, vous pourriez hésiter entre en mettre trop ou pas assez : soit pour vous assurer qu’il ne manque de rien, soit pour régler inconsciemment de vieux comptes. Et si vous ne savez pas comment cette personne aime voyager, la mission devient encore plus compliquée.

C’est pourtant une situation qui reflète ce que vivent bien des familles lors d’un décès. Au Québec, on compte environ 80 000 décès par an. Dans une grande proportion de ces cas, les proches se retrouvent à deviner les volontés de la personne disparue. Cette réalité, bien que non chiffrée officiellement, est très fréquente, et à Deuil-Jeunesse, nous en sommes souvent témoins.

Parler de la mort n’est pas facile pour la plupart des Québécois. Aborder des sujets comme ce qu’on souhaite pour notre corps ou nos rituels funéraires reste inhabituel. La mort fait peur, elle dérange, et beaucoup préfèrent éviter le sujet. Mais quand elle survient, les proches regrettent souvent de ne pas avoir parlé de ces sujets plus tôt. Ceux qui meurent ne peuvent plus exprimer leurs volontés, et ceux qui restent doivent jongler avec leurs émotions tout en devinant ce qu’il faut faire.

Alors, que peut-on faire?

Que notre mort soit soudaine ou après une longue maladie, discuter de nos préférences et de nos volontés est un cadeau précieux à offrir à nos proches. Cela peut se faire par des discussions claires, des notes manuscrites laissées à un endroit connu, ou encore par des démarches officielles comme des préarrangements funéraires. Peu importe la forme, ce geste est une preuve de bienveillance à tout âge.

Et rassurez-vous : parler de la mort ne la fera pas venir plus vite. Cela permet plutôt d’apprécier davantage la vie, en la rendant plus concrète et plus précieuse.

Josée Masson
Fondatrice et directrice générale de Deuil-Jeunesse

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