Il pleure. On pourrait penser qu’il pleure sa mère. Mais il pleure sa décision. La décision d’attendre la fin de la pandémie pour vivre les rites funéraires. Il n’a pas eu le soutien attendu. Et voici ce qu’il dit : « je crois que les gens ont oublié ma peine, ça fait déjà trop longtemps. J’aurais jamais dû attendre ».

La tendance actuelle est de repousser les rites funéraires dans l’espoir d’accéder aux possibilités d’avant. Mais on doit se rendre à l’évidence, cet avant ne sera plus accessible avant un bon moment. Quels sont les risques de cette latence? Le sentiment d’injustice qui se transforme en colère qui use l’être humain. L’attente qui empêche l’endeuillé de réaliser que la perte est réelle. L’isolement, qui empêche l’expression des émotions. Cette pause non-choisie qui nous empêche d’aller de l’avant : « depuis que j’attends de savoir quand seront les rites funéraires de mon conjoint, je ne suis pas capable de mettre un pied devant l’autre ».

La souffrance est palpable. L’indignation face à la pandémie est normale. Mais ce serait une fausse croyance de penser qu’attendre des jours, des semaines, des mois, sera profitable. Le seul point positif serait d’avoir le temps de penser aux meilleurs rites possibles, mais on peut y penser longtemps. Seront-ils disponibles rapidement? La déception risque d’ajouter de la douleur à votre deuil. Nous savons que la pandémie vient tout changer. Sachant que plus rien ne sera comme avant, comment pouvez-vous le faire différemment? Différemment n’égale pas moins significatif. Et quand la pandémie sera derrière nous, rien ne vous empêchera de souligner un dernier dernier au revoir. Parlez-en à vos proches, allez de l’avant. Allez rencontrer un thanatologue qui saura vous donner l’heure juste sur les possibilités. N’attendez pas que les gens oublient votre peine.

Josée Masson, Sandra Heppell et Niky Panayotopoulos

N’hésitez pas à nous contacter à Deuil-Jeunesse pour petits et grands, parce qu’on est là pour le deuil tout court.
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