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Honorer nos défunts au printemps

Chaque printemps, la nature se réveille après des mois d’hibernation. Les journées s’allongent, le soleil est plus chaud, les bourgeons apparaissent… Avec ce renouveau vient souvent le besoin de reprendre un certain contact avec ceux qui sont décédés et de visiter, par exemple, les cimetières qui se dégagent de la neige accumulée.

Depuis des générations, les fleurs et la nature occupent, au printemps, une place importante dans la commémoration des défunts. Elles portent les émotions et accompagnent le deuil. Mais d’où vient cette tradition? 

Un peu d’histoire : comment nos ancêtres honoraient leurs défunts au printemps

Au Québec, les hivers sont longs et rigoureux. Autrefois, il était impossible d’enterrer un défunt en pleine saison froide; la terre gelée rendait les inhumations impossibles. Les corps étaient conservés dans des caveaux d’hiver jusqu’au retour du printemps, où ils étaient enfin portés en terre dans un dernier adieu. Et à ce moment, les fleurs étaient de mises pour marquer nos adieux. C’est encore ainsi aujourd’hui mais les enterrements sont moins populaires qu’avant. Les rites changent…

Anciennement, il y avait une tradition avec l’arrivée du printemps : celle du nettoyage des tombes. Dès que la neige disparaissait, les familles retournaient dans les cimetières pour dégager les pierres tombales, enlever les feuilles mortes et planter ou déposer des fleurs en hommage à leurs proches décédés. Ce moment n’était pas qu’une corvée : c’était une occasion de rassemblement, un temps de recueillement partagé où les souvenirs se ravivaient au grand air.

Même si nous ne nous rendons plus nécessairement au cimetière au printemps, les fleurs et la nature demeurent au cœur du deuil. Offertes en guise de condoléances ou déposées sur les sépultures, elles symbolisent la fragilité de la vie, mais aussi sa beauté éphémère. Cependant, les gens désirent de plus en plus que les fleurs soient remplacées par des dons auprès d’œuvres de charité qui leur sont chères. Les traditions changent…

Pourquoi la nature nous aide à vivre le deuil

Le deuil est complexe et intime, mais la nature peut être une alliée précieuse pour l’apaiser. Marcher en forêt, observer les cycles de la vie dans un jardin, sentir l’odeur d’une fleur qui nous rappelle un être cher… Ces petits gestes nous aident à nous reconnecter avec nous-mêmes et avec nos souvenirs. D’ailleurs, au Québec, le programme Prescri-Nature soutient l’importance des “ordonnances vertes” en prescrivant, par le biais de professionnels de la santé, du temps d’exposition à la nature pour améliorer la santé. Au Japon, la tradition du shinrin-yoku (bain de forêt) est utilisée pour calmer l’esprit et soulager le stress. De nombreuses études démontrent que la nature a un effet apaisant sur la santé mentale. Prendre un moment pour s’asseoir sous un arbre, toucher la terre, écouter le vent… Tout cela nous ramène à l’essentiel. 

 

Les traditions évoluent, mais le besoin d’honorer nos défunts demeure. Pour ne pas perdre l’importance de la nature, nous voyons émerger de nouveaux gestes qui prennent aujourd’hui tout leur sens. Ce printemps, pourquoi ne pas poser un geste inspiré de nos ancêtres? Visiter un cimetière, fleurir une pierre tombale en choisissant celles porteuses de sens, planter un arbre en hommage… ou simplement prendre un moment en pleine nature pour se souvenir et se permettre de vivre les émotions. 

Josée Masson

Fondatrice et directrice générale Deuil-Jeunesse

Deuil jeunesse