“Bonne année” : une expression à réfléchir
Chaque 1er janvier, un flot de « Bonne année! » envahit nos discussions. Ces mots, souvent lancés avec légèreté, sont censés porter des vœux de bonheur et de santé. Mais, prenons un instant pour y réfléchir : que signifient-ils réellement?
Pour beaucoup, ces souhaits sont des automatismes, presque vides de sens. Mais qu’en est-il pour une personne endeuillée? Ou pour quelqu’un vivant une période de souffrance? Ces mots peuvent résonner comme une injonction ou une obligation au bonheur ou à un état de bien-être qu’elle ne peut atteindre. Plutôt qu’un réconfort, ils risquent de devenir un rappel douloureux de ce qui manque, de ce qui fait mal.
Alors, que faire? Comment souhaiter une « bonne année » avec plus de profondeur et d’authenticité? Peut-être en adaptant nos mots à la réalité de la personne en face de nous. Au lieu de suivre la formule prescrite, prenons le temps d’écouter, de demander à l’autre : « Comment vis-tu cette période? », « Comment débutes-tu cette nouvelle année? » ou encore « De quoi aurais-tu besoin cette année? ». Parfois, offrir simplement sa présence ou son soutien vaut bien plus qu’un souhait tout fait.
Les vœux peuvent aussi être des invitations à la réflexion. Plutôt que d’imposer une idée du bonheur ou de la santé, on peut parler de petits pas vers un mieux-être. Dire : « Je te souhaite de trouver des instants qui te feront sourire, à ton rythme. » porte une bienveillance sincère et respectueuse.
Et si, cette année, nos « Bonne année! » devenaient des ponts vers plus d’humanité et d’empathie? Des mots pour reconnaître l’autre dans sa vérité du moment. Peut-être qu’alors, ils trouveraient enfin tout leur sens.
Josée Masson